Alcuin, Érasme de la renaissance carolingienne, est décrit par le biographe de Charlemagne Eginhard comme « l’homme le plus savant de son temps ».
Né vers 739, il rencontre Charlemagne alors qu’il dirige l’école épiscopale d’York en Northumbrie . Séduit par son érudition, l’empereur le fait venir au Palais et Alcuin devient l’un de ses plus proches conseillers. Il prend la tête de l’académie palatine qui devient un centre d’apprentissage florissant, réunissant les plus grands lettrés de l’empire. Son influence se propage et donne naissance à de grands centres culturels qui se développent autour des monastères et des cathédrales.
Alcuin est surtout un théoricien de la pédagogie : il importe dans l’empire des nouvelles méthodes d’éducation et systématise le quadrivium, un programme d’enseignement de quatre sciences mathématiques : l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie. Il encourage également l’étude des arts libéraux.
En 796, Charlemagne le nomme abbé de Saint-Martin de Tours, qui devient le principal foyer de la renaissance carolingienne. Afin de préserver et de transmettre le savoir antique, Alcuin encourage le développement d’ateliers de copistes (scriptoria) pour faciliter la copie de nombreux textes par les moines. Il insiste sur la précision de la calligraphie et de la ponctuation, garantissant ainsi la préservation des manuscrits anciens.
Auteur prolifique, Alcuin écrit sur des sujets tels que l’éducation, la théologie et la philosophie. Ses œuvres comprennent des ouvrages, des lettres, des vies de saints et des poèmes. Sa réforme liturgique et orthographique contribue à l’unification culturelle de l’Empire carolingien, ce qui conduit le grand médiéviste Jacques Le Goff a lui attribuer un rôle significatif dans la naissance de l’idée d’Europe au Moyen-Âge.
Son amour de la sagesse, sa passion de l’éducation et son engagement au service de l’Etat font d’Alcuin le modèle de notre cercle.